“J’ai l’impression de ne pas vraiment vivre.
C’est comme si j’étais derrière une vitre.
J’observe la vie sans la vivre.”
Oh, qu’est-ce que tu ressens ?
Tristesse ? Colère ? Peur ?
Laisse-l’émotion te traverser.
Tout va bien !
Cette situation est temporaire !
Cette situation est un cadeau de la vie !
Je partageais cela avec un ami.
Il m’a demandé ce que je voulais :
– Vivre seule.
Il m’a alors proposé une expérience :
… aller vivre 24 heures seule en forêt.
“Pour toi, maintenant, c’est une expérience qui me semble appropriée. Vas-y la plus légère possible.” m’a-t’il précisé.
C’était l’été.
J’ai dit oui.
J’ai pris un hamac, un duvet, un litre d’eau et quelques fruits et je suis partie en forêt.
Je suis arrivée à 19h.
Avec cette expérience, je suis passée par toutes les émotions !
Je vous raconte :
D’abord, j’étais joyeuse.
La partie de moi qui aime la LIBERTE était ravie. J’avais un grand espace pour moi, j’étais en plein air, en pleine nature Sauvage, libre, enfin seule ! Youhou !!!
J’ai accroché le hamac pour préparer mon nid douillet.
Tout allait bien.
Et puis, au bout d’un moment, les doutes sont apparus, les peurs ont pointé le bout de leur nez.
Le brouhaha a commencé à s’installer dans ma tête.
La partie de moi qui aime COMPRENDRE a commencé à crier dans ma tête :
“Qu’est-ce qu’on fout là ? Pourquoi est-on là ? Isabelle, je te parle ! Réponds ! Ca va durer encore longtemps cette connerie ? ”
Je l’ai rassurée en lui expliquant que c’est un jeu, juste pour 24 heures. C’est une expérience pour ressentir ce que c’est que vivre.
Elle a accepté… juste pour 24 heures.
Le brouhaha reprenait de plus belle dans ma tête.
Patiemment, j’ai demandé : “Qui parle ?”
La partie de moi qui aime le CONFORT a commencé à crier dans ma tête :
“Dis, on va vraiment dormir là dans un hamac ? On ne mérite pas plus de confort ?”
Je l’ai rassurée en lui expliquant que, oui, je mérite du confort, c’est pourquoi j’ai pris un hamac et un duvet et que ce n’est que pour 24 heures.
Elle a accepté… juste pour une nuit, hein !
Le brouhaha reprenait de plus belle dans ma tête.
Patiemment, j’ai demandé : “Qui parle ?”
La partie de moi qui aime la SECURITE a commencé à crier dans ma tête :
“Dis, on va vraiment dormir seule ici ? C’est un peu dangereux, non ? Il y a les animaux sauvages, les gens fous qui trainent dans la forêt !”
Je l’ai rassurée en lui expliquant que, pour 24 heures, je faisais confiance à la vie.
Elle a accepté … à condition qu’elle puisse m’avertir de tout bruit suspect.
Le brouhaha reprenait de plus belle dans ma tête.
Patiemment, j’ai demandé : “Qui parle ?”
La partie de moi qui veille à mes BESOINS PHYSIOLOGIQUES a commencé à crier dans ma tête :
“Dis, tu crois vraiment qu’avec un litre d’eau et trois fruits tu vas avoir assez d’énergie ? Tu plaisantes, j’espère !”
Je l’ai rassurée en lui expliquant que je faisais confiance à mon corps pour vivre 24 heures avec cela.
Elle a accepté… à condition qu’on fasse un repas complet en rentrant.
Le brouhaha reprenait de plus belle dans ma tête.
Patiemment, j’ai demandé : “Qui parle ?”
La partie de moi qui aime être en LIEN avec les autres a commencé à crier dans ma tête :
“Dis, on va pas rester seule ici ? C’est nul ! Y a plein de gens intéressants avec qui discuter. Ce n’est pas ici qu’on va les rencontrer !”
Je l’ai rassurée en lui expliquant que je me faisais confiance pour me tenir compagnie pendant 24 heures.
Elle a accepté… parce que ce n’est que pour 24 heures.
Après cette phase de brouhaha, le calme est apparu dans ma tête.
J’ai pu :
– écouter les bruits.
– humer les odeurs.
– regarder les couleurs changer avec la nuit qui arrivait.
Ah, voilà qui était agréable !
J’ai passé ainsi plusieurs heures à apprécier, simplement apprécier ce qui est.
Par moment, une partie de moi qui avait peur se faisait entendre.
Calmement, j’écoutais ce qu’elle avait à me dire et je la rassurais.
Par moment, la partie qui aime être en MOUVEMENT me proposait de marcher, courir, cueillir un brin d’herbe, chanter. Je l’écoutais et je me mettais en mouvement.
Par moment, la partie qui aime être au REPOS me proposait de s’allonger, s’asseoir. Je l’écoutais et je me reposais.
Par moment, la partie qui aime la DECOUVERTE avait hâte que l’expérience soit finie, pour passer à une autre expérience.
Par moment, la partie qui aime ETRE A SON RYTHME avait envie que l’expérience dure encore et encore.
Et puis, 19h du jour suivant est arrivé.
J’ai plié le hamac, le duvet, repris la bouteille d’eau vide et je suis rentrée.
J’étais contente d’avoir vécu cette expérience : j’avais expérimenté de vivre seule pendant 24 heures ! Je l’ai fait !
Maintenant que je l’ai fait, je n’ai plus envie de vivre seule dans une cabane dans les bois sans aucun contact avec les humains. J’ai pris conscience que j’aime aussi par moment être en contact avec les autres.
! Surtout ne crois pas tout ce que j’écris car nous avons tous une façon différente de voir les choses. Fais tes propres expériences !
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Avec toute mon amitié,
Isabelle Drouet
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